Assurance vie: comparer les deux principaux types d’assurance vie !

1 930 milliards d’euros. Voilà ce que pèse l’assurance vie en France fin 2023. Un chiffre massif, mais derrière cette montagne d’épargne, combien savent vraiment ce que recouvre leur contrat ? Les subtilités de l’assurance vie dépassent souvent les brochures et la promesse d’une fiscalité douce. Entre sécurité et recherche de rendement, chaque choix créé sa trajectoire, parfois à rebours des idées reçues.

Assurance vie : deux grands types de contrats à connaître

Avant de signer quoi que ce soit, il faut distinguer les deux familles majeures de contrats d’assurance vie. Ce n’est pas un détail, c’est le socle sur lequel repose toute stratégie d’épargne à long terme.

  • Contrat monosupport en euros : c’est le choix de la stabilité. Ici, l’épargne alimente uniquement des fonds en euros, ce qui signifie que le capital est garanti par l’assureur, après déduction des frais. Les rendements suivent une pente descendante depuis quelques années, mais la sérénité l’emporte : le risque de perte en capital n’existe pas, la performance reste modérée mais régulière. Idéal pour ceux qui ne veulent pas de mauvaises surprises.
  • Contrat multisupport : pour ceux qui recherchent plus qu’un matelas de sécurité. Ce contrat permet de répartir les sommes entre le fonds en euros et des unités de compte (UC) : actions, obligations, SCPI, ETF… Les perspectives de rendement sont bien réelles, mais la règle du jeu change : la partie investie en UC n’est pas garantie et peut fluctuer à la hausse comme à la baisse. Cette formule séduit les profils dynamiques, prêts à prendre un peu de risque pour doper le potentiel de leur épargne.

Depuis la loi Pacte, chaque contrat multisupport doit proposer des supports responsables, labellisés ISR, Greenfin ou Finansol. Cette évolution répond à une demande croissante d’investissement durable. Autre tendance forte : les meilleurs contrats du marché se dénichent en ligne, avec des frais réduits et une gestion bien plus souple qu’en agence traditionnelle.

Le choix entre ces deux grands types de contrats dépend du rapport au risque, de l’horizon de placement et des objectifs patrimoniaux. Les multisupports permettent d’ajuster la stratégie au fil du temps, tandis que les monosupports en euros rassurent ceux qui cherchent à sécuriser leur capital, voire à préparer une transmission en toute tranquillité.

Quelles différences entre assurance vie monosupport et multisupport ?

Derrière ces deux formats, des logiques opposées. Le contrat monosupport en euros place la sécurité au sommet : tout est investi sur le fonds en euros, entièrement protégé des aléas. L’assureur garantit le capital, aucun risque de moins-value, mais le rendement, lui, s’effrite avec le temps. Sur certaines périodes, il ne parvient même plus à compenser l’inflation.

À l’inverse, le contrat multisupport ouvre la porte à la diversité. Il mêle fonds en euros et unités de compte (UC), parmi lesquelles on retrouve actions, obligations, ETF, SCPI, SCI ou OPCI. Cette diversification multiplie les chances de rendement, mais implique aussi d’assumer les fluctuations. La partie investie en UC peut reculer, parfois de façon marquée, en cas de secousse boursière. L’investisseur arbitre alors librement entre prudence et ambition de performance, selon son tempérament.

La gestion du contrat épouse cette diversité de profils : certains choisissent la gestion libre pour piloter eux-mêmes leur allocation, d’autres optent pour la gestion pilotée ou sous mandat, laissant l’assureur ou un gérant spécialiste agir en fonction d’un niveau de risque défini. Les plateformes en ligne tirent leur épingle du jeu : frais de gestion bien plus bas (souvent sous 1 %), zéro frais sur versement, accès facilité à une large gamme de supports, dont les supports ISR, Greenfin et Finansol désormais obligatoires sur les multisupports depuis la loi Pacte.

Le bon choix ne se résume pas à une préférence : il repose sur l’équilibre entre projet patrimonial, durée d’investissement et capacité à accepter les hauts et les bas. Un point de vigilance universel s’impose : comparer régulièrement les offres, les frais et la qualité des services, surtout à l’heure où les fonds en euros s’essoufflent et où les supports en UC se multiplient, pour le meilleur… ou le pire.

Fiscalité de l’assurance vie : ce que chaque type de contrat implique

La fiscalité avantageuse de l’assurance vie s’applique aussi bien au monosupport qu’au multisupport. Mais attention : le choix du contrat façonne la performance, pas le cadre fiscal. Seule la part investie en unités de compte expose à un risque de perte en capital. Pour l’impôt, les règles restent les mêmes.

La durée de détention fait toute la différence. Après 8 ans, les intérêts issus des rachats bénéficient d’un abattement : 4 600 € par an pour une personne seule, 9 200 € pour un couple. Au-delà, les gains sont taxés au choix : prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8 %, ou intégration à l’impôt sur le revenu, sans oublier les prélèvements sociaux de 17,2 %. Avant 8 ans, la fiscalité s’alourdit, mais l’assurance vie reste généralement plus avantageuse que les livrets bancaires classiques.

Sur le plan de la transmission, l’assurance vie conserve une longueur d’avance. Les sommes versées avant 70 ans peuvent être transmises jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire sans droits de succession. Au-delà, le régime évolue, mais la clause bénéficiaire reste un outil redoutable pour organiser sa succession. Qu’il s’agisse d’un contrat monosupport ou multisupport, la protection des proches peut se conjuguer avec une stratégie adaptée à la conjoncture et aux objectifs patrimoniaux.

La structure du contrat, monosupport ou multisupport, n’influe ni sur le montant des abattements, ni sur le seuil d’exonération en cas de décès. Ce sont le montant investi, l’âge lors des versements et la rédaction de la clause bénéficiaire qui font la différence au moment du passage de témoin. Voilà pourquoi chaque décision d’investissement, chaque arbitrage entre les types de contrats, doit tenir compte de cette grille fiscale, sous peine de mauvaises surprises le moment venu.

Jeune femme professionnelle examinant des brochures d

Comment choisir le contrat adapté à vos objectifs et à votre profil ?

Faut-il privilégier la tranquillité ou viser une performance supérieure ? Le choix du contrat d’assurance vie se construit toujours à partir du profil de l’épargnant et de ses objectifs. Les plus prudents optent pour le monosupport en euros : capital garanti, rendement prévisible, pas de mauvaise surprise. Ceux qui acceptent davantage de volatilité se tournent vers le multisupport : combinaison du fonds en euros et de supports variés (UC, ETF, SCPI, OPCVM), avec l’idée de dynamiser leur épargne sur le long terme.

À chaque objectif, sa stratégie :

  • Pour préparer la retraite ou veiller sur ses proches, rien ne remplace la sécurité du fonds en euros et une gestion sans risque.
  • Envie d’optimiser la fiscalité, de transmettre un capital ou de viser une valorisation durable ? Le multisupport et la sélection pointue des supports prennent tout leur sens.

La méthode de gestion compte tout autant : gestion libre pour les investisseurs qui veulent garder la main, gestion pilotée ou sous mandat pour ceux qui préfèrent confier les rênes à des professionnels, en fixant leur profil de risque dès le départ.

Les frais méritent une attention particulière : les contrats souscrits en ligne, auprès de courtiers comme Linxea ou Yomoni, affichent souvent des frais de gestion sous la barre des 1 % et évitent les frais d’entrée. Les contrats distribués en banque restent plus gourmands. L’offre s’est étoffée avec des options d’investissement responsable (ISR, Greenfin, Finansol), désormais obligatoires dans les multisupports depuis la loi Pacte. L’essentiel : choisir un contrat qui colle à l’horizon de placement, aux besoins réels et à la capacité à encaisser les mouvements de marché.

En assurance vie, chaque choix façonne le futur. À chacun de composer son équilibre entre sécurité, rendement et transmission, pour que l’épargne, loin de dormir, accompagne réellement les projets qui comptent.

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